Maya GOLD dialogue avec Isidore VERHEYDEN
Isidore VERHEYDEN, Les baigneuses
Huile sur toile 36,5 x 38,6 cm, Non daté, Musée d’Ixelles
Isidore VERHEYDEN (Anvers , 1846 - Ixelles , 1905)
Biographie
Isidore Verheyden débute sa formation d’artiste à l’âge de onze ans à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Il était tout aussi bon portraitiste qu’il était peintre de paysage et de marine. Il peint de nombreux paysages dans la campagne belge et plus particulièrement dans la forêt de Soignes qu’il affectionnait tout particulièrement. À Bruxelles, il habite près de son ami Constantin Meunier, rue de l’Abbaye. Pendant trois ans, il est membre du groupe des XX (mouvement d’avant-garde artistique). Il le quitte en bons termes.
Isidore Verheyden faisait partie des peintres réalistes belges. Au début de sa carrière, ses tableaux sont assez sombres et denses, mais ensuite il opte pour de plus en plus de lumière avec des touches impressionnistes.
Tout au long de sa carrière, Verheyden a également peint des portraits souvent sur commande mais pas toujours. C’est ainsi qu’il réalise le portrait d’Anna Boch, artiste elle-même, son amie et élève.
Description de l’œuvre
Ce tableau est ce qu’on appelle une peinture sur le motif ou peinture de plein air. L’artiste, en l’occurrence Isidore Verheyden, peint ses baigneuses dans la nature comme le faisait les impressionnistes. Il veut saisir l’instant présent d’une baignade improvisée dans la campagne flamande, le rendu est sensuel faisant écho au tableau du Déjeuner sur l’herbe d’Edouard Manet, le père de l’impressionnisme.
Maya GOLD, Marrakech
Huile sur bois, 65 X 59 cm, 2019.
Maya GOLD (Jérusalem 1978)
Biographie
Maya Gold partage sa vie et son travail entre Tel Aviv et Bruxelles. Elle se forme entre 1998-2002 à la BFA Bezalel Academy of Art & Design, Jérusalem. Elle y reçoit le Prix d’excellence en 2015 après avoir repris des études plus approfondies. À partir de 2003, elle réalise des expositions partout en Europe et en Israël. En 2014, le Ministère de la Culture israélien lui octroie le Prix du jeune artiste.
Pourquoi choisir Les Baigneuses d’Isidore Verheyden ?
En voyant ce tableau de Verheyden, Maya Gold se pose immédiatement la question du point de vue qui donne naissance à l’œuvre, la relation entre l’artiste et le spectateur. Marcel Duchamp ne disait-il pas « C’est le regardeur qui fait l’œuvre ». Maya Gold propose en vis à vis le point de vue des baigneuses ici représentées. Elles aussi questionnent le spectateur. Dans son tableau, la baigneuse porte un regard vers l’extérieur comme à travers une fenêtre. Maya Gold travaille beaucoup la question du point vue dans ses œuvres.
Le sujet principal des deux dernières expositions monographiques était justement la peinture comme fenêtre sur le monde, la même idée du relais spectatoriel si cher aux tableaux de la Renaissance. Pour renforcer cette impression, elle peint parfois des tableaux qui semblent réalisés à travers des vitraux. A découvrir dans le catalogue de l’exposition.